Le Laaps’ Art avait ouvert ses portes, le jeudi 18 décembre, pour la conférence consacrée à l’aventure hydroélectrique du Gave d’Aspe et animée par Régine Péhau Gerbet. Un voyage passionnant au cœur d’une épopée industrielle et humaine qui marque encore aujourd’hui le territoire.
Saviez-vous que les centrales hydroélectriques de la vallée d’Aspe produisent actuellement de l’électricité pour près de 130 000 habitants ? Un chiffre qui témoigne de l’importance stratégique de ces installations, dont la construction s’est étalée entre 1908 et 1921. Devant un public attentif, la conférencière a su remonter le fil du temps, bien au-delà des aspects techniques et des conditions de chantier souvent périlleuses. Barrages, tunnels, conduites forcées, usines : derrière ces ouvrages impressionnants se cachent surtout des hommes et des savoir-faire. Charpentiers, carriers, artificiers, ingénieurs… une main-d’œuvre majoritairement aragonaise, placée sous la direction de l’ingénieur en chef italien Gino Velatelli, qui deviendra au fil des années un Béarnais d’adoption.
Pour nombre de ces ouvriers, les travaux hydroélectriques s’inscrivent dans la continuité du chantier de la ligne ferroviaire Pau–Canfranc. Une fois les installations achevées, ce sont ensuite des habitants de la vallée, moins nombreux mais essentiels, qui prendront le relais pour exploiter et entretenir cet outil de production, contribuant durablement au développement économique local.
Certaines communes et des particuliers bénéficieront ainsi de l’électricité bien avant d’autres secteurs de la vallée, voire du Béarn. Une véritable révolution pour l’époque, transformant le quotidien et ouvrant la voie à de nouveaux usages.
À travers ces histoires d’hommes et d’ingéniosité, Régine Péhau Gerbet a rappelé que cette « houille blanche », que l’on qualifierait aujourd’hui d’« énergie renouvelable », fait partie intégrante du patrimoine pyrénéen. Une ressource précieuse, parfois oubliée, que cette conférence invite à redécouvrir.
